La vie renaît petit à petit dans nos cœurs et dans nos têtes. La vie reprend son cours. Après avoir été mis sur PAUSE pendant longtemps, nos cœurs recommencent à battre tout doucement. Nos cerveaux, eux, repartent dans toutes les directions. Qu’est-ce qu’on va enfin pouvoir faire? Organiser des soupers avec des amis, se remettre à voyager, sortir au musée, au cinéma, au restaurant? Ça donne le tournis rien que d’y penser.
J’ai l’impression d’avoir hiberné comme un ours depuis trop longtemps.
Deux hivers? Deux printemps? Deux étés? Ce passage obligé nous aura tous fait réfléchir au sens profond de notre vie. Pour ma part, j’ai fait le tri entre l’essentiel et le superficiel. Un gros ménage du printemps qui a duré presque 2 ans.
Les dommages collatéraux ont été considérables. Pertes d’emplois en masse, séparations, violence conjugale décuplée. La COVID a le dos large. Comment un seul virus a-t-il pu bouleverser nos vies à ce point? Étions-nous si inconscients de notre mode de vie de fou qui nous fait courir dans tous les sens du matin au soir sans jamais prendre le temps de s’arrêter, de prendre le temps de vivre, de respirer un bon coup et de regarder le soleil se coucher à travers nos yeux, pas de nos téléphones si intelligents qu’ils nous rendent parfois idiots ou innocents.
On dit souvent que dans toute mauvaise chose, il y a du bon. Sommes-nous plus empathiques qu’avant? Plus conscients de la fragilité de la vie? De la façon dont nous traitons nos aînés? Nous vivons à une époque où tout va très vite, trop vite. Nous souffrons tous plus ou moins d’un déficit d’attention. Lorsque nous naviguons sur le Web, notre capacité d’attention est de 7 secondes en moyenne. Les poissons rouges nous devancent légèrement avec un total de 9 secondes. Il n’y a pas de quoi se vanter!
Durant la pandémie, Netflix m’a sauvé la vie. Je suis devenue accro à ces séries pour la plupart bien ficelées. Qu’elles soient américaines, espagnoles, suédoises, britanniques, je les ai toutes dévorées avec mon homme, mon complice dans la vie comme devant l’écran. Nous sommes devenus des critiques dignes de la célèbre Louise Cousineau de La Presse. Ceux et celles qui ont mon âge savent de qui je parle. Cette femme que j’adorais n’avait pas la langue dans sa poche et je me délectais de ses phrases assassines dans ses chroniques longtemps parues dans ce journal.
Je suis devenue aussi une mini Ricardo des pauvres testant des centaines de recettes sur mon chum, pauvre cobaye consentant. Je me suis également transformée en une sorte d’Adèle guettant la moindre trace de poussière sur les meubles pour la faire disparaître subito presto. C’est vraiment épuisant une pandémie! Vive Marie Kondo, la grande gourou du minimalisme!
Quand j’y pense, je réalise que j’ai sûrement développé un toc ou deux… car le ménage n’a plus de secret pour moi. Je me suis découvert une passion dévorante pour la vente de cossins en tous genres en ligne. Vive les Marketplace de ce monde. Meubles, objets de décoration, vêtements, tout y est passé. J’ai épuré mon appartement et fait de même dans ma tête. OUF!
Que reste-t-il de tout ça maintenant? J’en suis venue à me demander si je suis toujours la même personne. Avant la pandémie, je surfais sur ma vague, sans trop penser à rien. Pendant la pandémie, j’ai perdu ma mère, ma sœur a appris qu’elle avait le cancer, notre entreprise a perdu plusieurs de ses clients… j’ai l’air de me plaindre, mais je pense encore que je suis chanceuse. J’ai trouvé l’amour à 63 ans. C’est un véritable exploit, je trouve! Je suis en bonne santé, j’ai un fils que j’adore. Je suis à un carrefour de ma vie. J’ai encore envie d’avoir des projets, de m’investir dans quelque chose de nouveau. Ça me donne un peu le vertige, mais bon. C’est quelque chose qui me garde vivante. Il ne faut jamais baisser les bras ni lancer la serviette.
Je me sens un peu plus Radieuse grâce à vous qui me lisez peut-être en ce moment.
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Une réponse
Une belle lecture, un doux moment qui me rappelle que j’ai changé moi aussi, que je suis reconnaissante et que je souhaite demeurer à tout jamais transformée.