Les perce-oreilles au jardin : utiles ou non?

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Les jardiniers nord-américains considèrent souvent les perce-oreilles (forficules, Forficula auricularia) comme des ennemis à éliminer. Cependant, ces insectes peuvent être bénéfiques, à condition que leur population reste sous contrôle.

Sachez qu’ils jouent principalement le rôle de décomposeurs en se nourrissant de feuilles mortes, de matières organiques et de débris végétaux. En plus, ils ne lèvent pas le nez sur les insectes nuisibles comme les pucerons, acariens, cochenilles, limaces (surtout leurs oeufs), larves d’insectes et divers autres indésirables. Deux avantages en leur faveur! Cependant, le problème vient de leur régime omnivore : en l’absence de matière organique à décomposer ou de proies, ils s’attaquent aux plantes du jardin. Ils apprécient particulièrement les pétales de fleurs de dahlia, rosier, clématite, zinnia, rudbeckie et tournesol, ainsi que les feuilles de laitue, betterave, céleri, sans oublier les jeunes pousses, notamment les haricots. Parfois, ils vont même jusqu’à manger les soies de maïs.

Pas très joli

Par ailleurs, les perce-oreilles suscitent souvent un sentiment de dégoût chez les humains. Bien qu’ils ne représentent aucun danger (la croyance qu’ils s’installent dans nos oreilles est un mythe persistant), leur apparence est jugée repoussante, surtout à cause de leurs pinces proéminentes, qui ne sont pourtant pas assez puissantes pour nous faire du mal.

Encore plus désagréable pour les humains, les perce-oreilles ont tendance à s’introduire dans nos maisons. Ce n’est pas intentionnel de leur part, mais ils affectionnent les endroits étroits et sombres pour se cacher durant la journée. Les fissures autour des portes et fenêtres sont des invitations irrésistibles pour eux. De plus, ils peuvent aussi être transportés à l’intérieur par les vêtements séchant à l’extérieur, grâce à leur capacité à voler. Bien qu’ils ne puissent pas s’établir durablement à l’intérieur ni y causer de dommages, leur apparition soudaine dans l’évier ou sur le comptoir suffit souvent à effrayer les occupants. 

Pas le même discours en Europe…

Originaire de l’Eurasie, le perce-oreille a été introduit accidentellement en Amérique du Nord au début du 20e siècle. Depuis, il s’est progressivement répandu, gagnant du terrain chaque année.

En Europe, l’approche vis-à-vis des perce-oreilles varie considérablement. Conscients depuis longtemps de leur chance, les Européens valorisent ces insectes dans les milieux horticoles. Au lieu de les repousser, les jardiniers aménagent des abris spécialement pour eux dans les jardins, surtout dans les vergers, où leur rôle dans la régulation des nuisibles est bien reconnu.

Des traitements inefficaces pour le contrôle des perce-oreilles

Il existe de nombreuses méthodes pour gérer les perce-oreilles, telles que les pièges à perce-oreilles à l’huile de poisson, les pulvérisations, les huiles essentielles (menthe poivrée, etc.), laisser un balai debout ou du papier journal enroulé. Bien qu’elles puissent effectivement capturer ou éliminer plusieurs individus, elles ne résolvent pas le problème à long terme. En cas d’infestation significative, éliminer quelques perce-oreilles ne fait que libérer de la place pour d’autres, qui se dépêcheront de prendre leur place.

Si ça vous plaît, allez-y : il est souvent très gratifiant pour un humain d’éliminer des insectes, même si, au final, rien ne change. On aura au moins l’illusion d’être efficaces.

Cycle de vie et patience

Le secret pour gérer efficacement les perce-oreilles est… la patience. Ces insectes ne deviennent véritablement problématiques que lorsqu’ils prolifèrent en grand nombre. Lorsqu’ils pénètrent dans une nouvelle région (en Amérique du Nord, ils ont tendance à se diriger vers le nord et l’ouest avec le temps), une explosion démographique survient, et ils sont partout. Cependant, après 2 ou 3 ans de forte abondance, où les perce-oreilles dominent, leur population diminue drastiquement. Cette baisse est principalement due à des maladies fongiques, à une mouche parasitoïde et à un nématode parasite, tous introduits d’Europe et qui, après un certain délai rattrapent les perce-oreilles. Ainsi, ils cessent d’être un problème majeur.

Durant les périodes où les perce-oreilles sont abondants, il est essentiel de boucher les ouvertures de votre maison pour empêcher leur intrusion ainsi que celle d’autres insectes indésirables, comme les fourmis. Évitez de planter des végétaux qu’ils affectionnent pendant quelques années. Retirez le linge étendu à l’extérieur avant la nuit pour éviter qu’ils ne s’y fixent, comme ces insectes sont actifs la nuit. Avant de rentrer des pots de plantes, assurez-vous de les tremper dans de l’eau savonneuse pour éliminer toute présence indésirable. Rassurez-vous, cette situation est temporaire, tout finit par passer!

Bon jardinage, chères Radieuses!

Jardinier paresseux

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