Bien oui! Si, comme le chantait le beau Julien Clerc, on chantait? Ça peut nous mener loin, vous savez! Pas dans le but de faire competà Céline à Vegas, non! Ça peut nous faire découvrir et vivre tant de belles choses! Et ici, au Québec, on est des tonnes à chanter, et pas mal bien aussi! C’est comme dans notre ADN. C’est plus fort que nous! Regardez dans chaque famille, votre entourage, vos amis, au bureau, il y en a toujours un qui chante. Si on se mettait à auditionner tout le monde qui chante ici, même un ti-brin dans son bain, on pourrait se faire un La Voix Perpétuelle, 24 heures par jour, 365 jours par année ! Imaginez la face et les poings sur le piton de Lara, Alex, Garou et Éric ? Leurs fauteuils spinneraient à la journée longue!
Et vous, chantez-vous?
D’aussi loin que je m’en souvienne, je chante. Pas pour en faire une carrière, simplement pour m’amuser mais aussi parce que ça m’a permis de vivre de beaux moments dans ma vie. Il parait que mon premier hit a été les Enfants du Pirée, popularisée par Dalida en ce début des années 60′. Ma mère et ma grand-mère Joséphine me répétaient souvent que j’avais 18 mois quand j’ai chanté le refrain à tue-tête,Mon Dieu que j’aaiiiiiiiiime! en me crampant la face dans la décapotable de mon oncle. Mes grands-tantes Léonie et Lulu pleuraient de m’entendre chanter…. Avouez que cette histoire est sûrement fortement exagérée par ma famille, mais que voulez-vous, j’aime y croire!
J’ai donc continué mon enfance à chanter pour la famillia… Après un délicieux et gargantuesque repas de ma grand-mère Flora à Cookshire, je m’exécutais sous les ordres de ma mère… Mes pauvres grands-parents Rousseau, mes oncles, tantes et cousins devaient m’écouter chanter mes deux hits La dernière valse ou L’amour, c’est ma chanson! Ça me gênait, je l’avoue, mais j’aimais ça!
C’est au début de l’adolescence que j’ai vécu ma première expérience chorale dans un choeur un peu broche à foin, qui sévissait dans les célèbres messes à gogo! Oui madame! Dans le gymnase de l’école où on célébrait le Jour du Seigneur, la chorale de Chameran hurlait en « détonnant » Pourquoi le monde est sans amour et moi je répondais en solo avec mes Moi, je ne sais pas!!!….Alors dites, dites-moi, pourquoooooooooooiiiiii! Ma mère rayonnait de fierté, mon père souriait avec toute sa timidité et mon p’tit frère s’en sacrait comme dans l’an 40’… C’est donc grâce à ces dimanches de messes que je me suis mise à préférer chanter en gang. Fini la carrière de soliste! J’aime mieux harmoniser avec mes amis! Merci Jésus!!!
Après l’expérience à gogo, le chant fût sportif. J’ai gratté la guitare et chanté Beau Dommage, Harmonium et Cat Stevens avec mes chums de volley-ball entre deux parties. J’ai ensuite fait un méchant switch en optant pour l’opérette avec le St-Laurent Operatic Society. Je me tordais de bonheur à chanter et jouer dans The Pirates of Penzance, surtout quand on faisait semblant de se sauver en chantant The Pirates, The Pirates! So dispair!
Cette fabuleuse expérience a marqué un point tournant dans ma vie… j’y ai rencontré ma première blonde… et grâce à elle, j’ai connu ma première véritable expérience chorale « sérieuse » quand elle m’a fait entrer dans le choeur Katimavik de Gaby Billette. J’ai connu des amis qui m’ont suivis dans le chant et qui me sont si chers encore aujourd’hui. J’ai trouvé la joie de chanter du classique, des chants profanes, des Oratorios. Oh! que j’ai trippé en chantant Mozart et Charpentier pour la première fois de ma vie! Ça m’a donné le goût de continuer avec le Choeur de l’Uqam, où j’ai vécu des expériences absolument formidables avec Miklos Takacs, que je salue au ciel et que je considère comme mon mentor. Je n’oublierai jamais ce Requiem de Verdide juillet 1988 sous sa direction dans le Dom Cathedral de Salzbourg en Autriche. Les trompettes qui résonnent dans le jubé.
L’Orchestre Symphonique de Budapest, Colette Boky, Joseph Rouleau, Guy Bélanger, Corina Cirka. Et deux cent choristes et moi-même, québécois et autrichiens, qui pleurent en chantant tant c’était beau et grandiose!
Je n’oublierai jamais non plus ce Requiem de Fauréet ce Gloria de Poulenc chantés avec le fabuleux Choeur de Radio-Canada pour le 60è anniversaire du débarquement de Normandie. Je vois encore l’immense drapeau bleu, blanc, rouge étalé dans les marches de l’hôtel. Toute cette émotion à fleur de peau vécue avec mes collègues choristes. J’en ai encore des frissons…
C’est sans compter, à plus petite échelle, ces soirées bien arrosées avec le Coeur de mes amis Bob, Colette, Céline, Michel, Maryse (oui! oui! la Radieuse Maryse qui écrit elle aussi des tranches de vie!), Sylvain et ma Lili où on harmonise toutes les chansons du monde entre nos éclats de rire et nos verres de vin qu’on échappe! Des moments mémorables qu’on n’a pas fini de vivre!
En un mot, je ne suis pas devenue une grande pianiste comme ma mère, mais mes cours de solfège dans mes cours de piano m’ont permis de continuer à lire la musique et, 50 ans plus tard, je m’en sers encore pour chanter. Je l’en remercie de toute mon âme parce que ça m’a permis de chanter des oeuvres extraordinaires tout au long de ma vie et de rencontrer des personnes merveilleuses!
Et je suis rentrée au bercail. Je chante maintenant dans ma ville natale avec le Choeur Symphonique de Sherbrooke, là où j’ai commencé à pousser mes premières notes des Enfants du Pirée… C’est bien pour dire, hein? J’adore mes lundis soir. Ça me permet de décanter un peu et d’oublier les tracas que la vie met sur mon chemin…
Alors, les radieuses, osez pousser la note et faites comme moi, faites du chant en chorale! On peut en faire toute sa vie. On fait la découverte de gens formidables. Il y en a pour tous les goûts, partout au Québec! Pas besoin d’être un pro. Ça fait du bien à l’âme et, je vous l’avoue candidement, ça fait sortir le méchant!
Allez! Je vous embrasse en la majeur!
Chantalto !
2 Responses
Entre deux espaces et une gamme de Bonheur, j ai lu cet article. Bravo !
Merci Chantal pour ce beau moment. J’ai chanté ( et je chante toujours) toute ma jeunesse avec ma mère qui répétait son répertoire pour le samedi soir dans les salles de danses . Mes parents avaient un orchestre . Maman chantait au piano et mon père au saxophone ( 2 autres musiciens complétaient).
Il y a quelques mois, lorsque je visitais ma mère 85 ans (en CHSLD) on allait au piano et on reprenait son répertoire… elle jouait par cœur avec une certaine fierté je crois . Moi je ressentais une fierté certaine !!!