C’est par un petit mardi gris que nous avons rejoint Mme Raymonde Métivier, 84 ans, au téléphone. Tout de suite, ç’a été le coup de foudre. Pétillante, brillante, joyeuse, Mme Métivier a été une très belle rencontre; nous ne pouvions espérer mieux.
Elle qui est encore très autonome et vive, nous nous sommes questionnées sur ce qui a pu la motiver à déménager à la résidence Chartwell Villa de l’Estrie, en juin dernier
L’élément déclencheur
D’emblée, elle plonge au cœur du sujet : « Mon mari est décédé, il y a 4 ans, j’ai continué à habiter notre maison seule, mais il y avait un grand vide et beaucoup de souvenirs. En plus, une maison, ça demande beaucoup d’entretien. Comme j’avance en âge et que j’aime être entourée, l’idée de déménager a commencé à faire son chemin. »
Elle poursuit : « Je ne ressentais pas vraiment le besoin de quitter jusqu’au jour où je suis tombée à l’extérieur en m’enfargeant dans une branche. J’étais par terre et c’est à ce moment-là que je me suis rendu compte qu’il n’y avait personne autour de moi pour m’aider à me relever », dit-elle, pensive. « Ça m’a allumé une lumière. J’avais pourtant un cellulaire et un bracelet d’urgence, mais, comme j’allais juste faire une petite marche, je n’avais rien apporté de tout cela. Ça a vraiment été l’élément déclencheur. Ça m’a fait comprendre qu’il était peut-être temps pour moi de déménager pour ma sécurité. »
L’isolement
« Avec l’arrivée de la COVID, toutes mes activités ont été annulées, j’ai trouvé ça tellement ennuyant! La pandémie a éteint beaucoup de belles choses dans mon quotidien : mes déjeuners et mes dîners avec les amis, mon club de courtepointe… Mon cercle social s’est vraiment effrité », souligne-t-elle.
« Côté santé, dit Mme Métivier, je ne voulais pas non plus qu‘il m’arrive quoique ce soit, car je n’ai pas d’enfants, plus de mari, peu de famille. Je me suis retrouvée isolée et comme je suis une personne sociable, la vie en résidence m’apparaissait comme une belle façon de rencontrer de nouvelles personnes tout en conservant mon intimité grâce à mon appartement! »
La sécurité avant tout
« Ma sœur est résidente chez Chartwell Villa de l’Estrie, depuis 2 ans. Quand elle y est déménagée, je suis venue la voir régulièrement. Elle trouvait ça bien ici et était très heureuse. Lors de mes visites, on s’amusait, on jouait au Scrabble, on lisait des livres », dit-elle le sourire dans la voix. « Il y avait beaucoup d’activités à la résidence. Ça m’a donc donné envie de déménager tout simplement! Je suis arrivée ici avec l’idée de pouvoir continuer à faire mes activités tout en étant bien entourée. Aujourd’hui, je me sens libre et en sécurité! », mentionne-t-elle de sa voix douce.
Un nouveau départ
« Mon arrivée s’est bien déroulée à la Villa. Premièrement, je suis une personne facile d’approche, j’aime parler avec les gens, mais aussi les écouter. C’est difficile de se faire des amis en vieillissant, mais ça ne fait rien! Ici, j’ai la chance de me refaire un certain cercle d’amis. Je m’implique et je m’inscris à différentes activités pour rencontrer les autres résidents. J’aime apprendre des autres, aller vers les gens, mais ce qui est parfait, c’est que lorsque j’ai besoin d’être dans ma bulle, d’être seule, je peux le faire en retournant chez moi! », souligne-t-elle avec une belle candeur.
Chez soi
Est-ce facile de se recréer un nouveau chez-soi? « Pour me sentir à l’aise, j’ai vécu mon déménagement comme si j’étais en vacances… Je plaçais mes affaires comme si ce changement était temporaire. À ma grande surprise, mon adaptation s’est faite assez rapidement. J’étais rendue là, j’imagine! », dit-elle en riant.
« Je suis heureuse ici. Ce qui est passé, on n’a plus de pouvoir dessus, mais, on a du pouvoir sur le présent et l’avenir donc je profite du pouvoir que j’ai pour être heureuse et pour assumer mes décisions. J’ai décoré mon appartement avec des objets et des meubles venant de ma maison, ce qui m’a aidée à me sentir chez moi tout simplement! Je n’ai pas trouvé ça triste quand je suis retournée voir ma maison d’avant. Ça ne m’a rien fait; absolument rien, même que j’avais hâte de revenir ici! », rigole-t-elle.
Pas plate, le quotidien!
Mme Métivier poursuit, sereine : « Ce que j’aime, entre autres, de la vie ici, c’est qu’il y a beaucoup de loisirs et aussi, une belle bibliothèque. Je vais y choisir des livres — J’ADORE lire! En plus, j’ai un beau balcon qui me permet de lire dehors, je peux donc dire que je suis comblée. Il a fait très beau cet été, et quand c’est plus frais, je m’habille plus chaudement, c’est tout! », dit-elle en rigolant.
« Ce qui est bien aussi, c’est qu’avec l’arrivée de l’automne, il y a toutes sortes de cours qui reprennent à la résidence, et pas juste du bingo là! », dit-elle en éclatant d’un beau rire cristallin. « Moi, le bingo, ça ne me comble pas, mais il y en a qui aime ça et c’est bien ainsi! Pour ma part, je me suis inscrite à des cours de méditation tibétaine et à des cours de tricot. J’aime la créativité et la liberté que ça m’apporte, c’est un beau passe-temps. Dans mon appartement, je continuerai de faire de la courtepointe. Je crée même mes modèles. C’est bien, car ici, j’ai l’espace pour mes tissus et mes dessins, je ne peux pas demander mieux! »
Congé de souper!
Est-ce que Mme Métivier popote toujours? « Ah! Ça non!, s’amuse-t-elle. Vous savez, c’est un luxe pour moi de ne plus cuisiner! Je vais à la salle à manger et je mange toujours avec ma sœur. Comme il n’y a pas de places réservées, tout le monde est bienvenu à notre table. On ne demande pas mieux que d’avoir de la compagnie pour jaser! Ma sœur est comme moi, elle parle avec tout le monde, que voulez-vous, on vient d’une famille heureuse, mentionne-t-elle le sourire dans la voix. Ce qu’on aime le plus c’est d’écouter les histoires des autres résidents. On partage leur joie, on partage leur peine, on jase de tout! Et l’horaire? « Comme j’aime bien être structurée, avoir un horaire pour les repas me convient très bien! »
Auriez-vous un conseil à donner à ceux et celles qui hésitent?
Elle réfléchit, puis se lance : « Je ne peux pas parler pour tout le monde ni donner de conseils, mais ce que je peux dire, c’est que déménager demande beaucoup de travail. Vous devrez trier, donner des choses, vous séparer de différents objets, planifier. Ça prendra beaucoup de votre énergie donc, rien ne sert de vous presser, mais n’attendez pas trop, car ce sera peut-être votre entourage qui devra prendre une décision à votre place. Faites-vous confiance, vous saurez prendre la bonne décision pour vous le moment venu. »
Ce sont sur ces sages paroles que nous quittons Mme Métivier. Elle a su braquer les projecteurs sur cette vie qui nous apparaissait plus routinière qui finalement, ne l’est vraiment pas!
Et vous chères Radieuses, croyez-vous que vos parents s’y plairaient? Avez-vous déjà envisagé cette vie pour vous?
Nous avons hâte de vous lire!