Mme Thérèse Maltais
Ce texte a été composé dans le cadre de la troisième édition du concours «Quand la sagesse s’exprime» en collaboration avec Chartwell, résidences pour retraités. Il s’agit du dernier texte gagnant de cette édition.
Le drapé blanc de la grande fenêtre bouge. Une brise légère s’y infiltre, accompagnée d’un soleil éblouissant. Fini les rêveries, debout, c’est l’heure! Ma première préoccupation : me faire un café. Et puis je salue Bébert, mon poisson, lui offrant sa ration quotidienne de nourriture. Il me remercie comme un poisson sait si bien le faire : il bouge, il est vivant, il me tient compagnie.
Enrobée dans mon peignoir, je visionne mon appartement. Toutes de blanc vêtues, les grandes fenêtres tamisent les rayons du soleil et m’offrent une clarté reposante. J’apprécie mon logis tout blanc, tout douillet. Je me sens choyée de vivre dans cet environnement.
Une journées bien occupée
Le café est prêt. J’ajoute une toast, un yogourt et un fruit dans le plateau. Le balcon m’attire, il me fait signe. Je l’ai fleuri tout l’été : comme un petit jardinier. Les effluves du dehors, le chant des oiseaux m’enivrent. Tout en dégustant mon premier repas de la journée, je farniente, je me sens comme une châtelaine venue d’Espagne. J’oublie le stress et les chimères des jours sombres.
La journée avance, je fais ma toilette. L’appel général annonce les activités. Aujourd’hui, ce sera « vif d’esprit » qui me fera travailler la mémoire ou bien « soyons alerte » qui me gardera l’esprit bien éveillé, ne laissant pas la place à l’oubli qui essaie toujours de s’installer dans ma mémoire. Peut-être aussi que des activités nouvelles s’offriront à nous.
Vive la récréation. Sortie au grand air. Dépêchons-nous de trouver une place dans les balançoires. C’est très recherché! C’est là que se font les rencontres nouvelles ou anciennes. C’est là que se tissent les intrigues vite oubliées. On découvre des personnes sympathiques, on s’apprivoise les uns les autres. On crée des liens. On parle, on s’exclame, on rit. On s’aperçoit qu’on est tous semblables dans notre mini village qu’est notre résidence.
À la salle à manger, mon sentiment d’appartenance est comblé, car j’ai ma place à la table. Entouré d’amis faisant la conversation, j’apprécie les repas nourrissants, bien équilibrés et délicieux. Le personnel courtois nous prodigue sa chaleur humaine et sa bienveillance.
La journée est bien commencée, je sens le besoin de me rendre utile pour mes semblables. Quoi de mieux que de faire un peu de bénévolat! Accepter la responsabilité d’un groupe de marche me permet de tisser des liens tout en faisant de l’exercice, si bénéfique pour moi. De plus, je rencontre des personnes en perte d’autonomie à qui je fais la lecture. Ces personnes tellement sympathiques m’ont reçue chaleureusement. Ces instants si tendres, si merveilleux m’illuminent. Ils me donnent l’impression de me réaliser par leur estime. Je me sens riche de cette expérience.
Le soir venu, je me réfugie dans mon cocon afin d’y retrouver la quiétude et la sécurité. Avec mon iPad, je convoque mes enfants, ma famille. C’est l’heure des nouvelles, des « comment ça va? ». Chacun me parle de sa journée, de ses réalisations, de ses inquiétudes. On se console mutuellement, on se quitte pour un repos bien mérité. « Gros bisous, je t’aime. »
Étant l’artisane de mon propre bonheur, je dois saisir la chance que j’ai d’habiter dans une résidence dont les lieux physiques et organisationnels se prêtent bien à l’épanouissement. Chaque jour, je mets toute mon énergie et tout mon cœur afin de combler mes besoins. Participer à la vie active est le meilleur moyen d’y arriver.
Thérèse Maltais, Chartwell Manoir Archer
Ce texte a été composé dans le cadre de la troisième édition du concours «Quand la sagesse s’exprime» en collaboration avec Chartwell, résidences pour retraités. Près d’une centaine de résident.es ont écrit une tranche de vie ou une sage réflexion dans le cadre de ce concours. Cette réflexion est le dernier des textes de cette édition qui seront publiés dans notre magazine.
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