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On est tous tannés, mais…

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Je ne suis pas de bonne humeur, je suis comme vous, bien à boutte de cette pandémie. Mais, plus que tout, j’en ai ras-le-bol d’entendre les lamentations de tout le monde, les revendications, les insatisfactions, les manifestations, les contestations, les opinions de Pierre, Jean, Jacques ou si vous préférez de Pierrette, Jeannette et Jacqueline.

Le gouvernement devrait faire ceci, Legault prend des chances, Aruda est pas si bon, on nous cache des choses. Les vaccins n’arrivent pas, le gouvernement n’a pas fait sa job. L’opposition met du sien, les journalistes en rajoutent, les réseaux sociaux s’enflamment, les lignes ouvertes explosent, les épidémiologistes, infectiologues et compagnie ne sont pas d’accord. Chacun a sa théorie, chacun parle de l’autre en disant : eux y font pas attention du tout, l’autre trouve qu’une telle capote avec la COVID, elle en fait trop.

Et… la sacrée semaine de relâche

Au-delà de cela, il y a les aléas de la vie, comme la saprée semaine de relâche. Je suis plus capable d’en entendre parler. C’est comme si tous les enfants du Québec partaient chaque année pour le sud durant cette semaine-là. Bien oui, c’est vrai que c’est une belle semaine pour partir en famille, on l’a fait nous aussi, on louait des chalets, on allait en ski avec d’autres familles, de très beaux souvenirs. 

Il y a des années où ce n’était pas possible et puis après? Mes filles, lorsqu’elles étaient un peu plus vieilles, ne se plaignaient pas de niaiser le matin en pyjama, de regarder un film, de rien faire, quoi. Oui, il arrivait qu’elles passent la journée en pyj. Puis, après, est-ce un drame?

Une autre journée on allait faire un tour chez grand-maman, elles étaient contentes. Il y avait un bel endroit pour glisser tout près de chez nous, la côte aux vaches, omg des heures de plaisir à cinq minutes de la maison pour pas un sou. On rentre, on se fait un bon chocolat chaud avec des guimauves et des biscuits. Dans cette semaine-là, tout est permis; on peut prendre le repas du soir devant la télé. 

Ah oui, bien sûr, on va au cinéma, mais quel drame cette année, ils vont ouvrir les cinémas pour la relâche, mais on ne pourra pas manger de pop-corn et de bonbons. Bien, savez-vous quoi? Moi, je cachais des bonbons dans mon sac à mains, je sais, je n’avais pas le droit, mais ça me faisait mal au cœur de payer 50 $ de bonbons quand je pouvais aller en acheter au magasin à 1 $. Bien voilà que monsieur G… des cinémas G… est frustré, c’est certain c’est avec les cochonneries qu’il fait son argent. Mais pourquoi ne pas mettre la main à la pâte pour une année et faire avec, il ne doit pas être à la dernière cenne.

Non, c’est mieux d’en rajouter et de dire que ça n’a pas de bon sens. Je ne sais pas pour vous, mais à moins que vous ayez vécu la grippe espagnole, c’est la première fois que l’on vit une telle situation. C’est plate, c’est long, c’est frustrant, c’est mélangeant et c’est surtout angoissant. On a tous (ou à peu près) peur de l’attraper. 

On vit tous ensemble des premières; première fois qu’on ne se réunit pas à Noël, première fois qu’on ne se voit pas en famille, entre amis, première fois qu’on se retrouve confiné durant des semaines chez nous, première fois qu’on passe tout notre temps seul avec notre conjoint, conjointe. Pour ceux qui sont seuls, première fois qu’ils sont complètement seuls involontairement tout le temps. 

Tous dans la même tempête, mais pas dans le même bateau…

Nous sommes plusieurs à avoir le privilège de vivre dans un endroit confortable dans la quiétude. Ce n’est pas le lot de tous, comme on dit, nous sommes tous dans la même tempête, mais pas dans le même bateau, on navigue comme on peut.

Peut-être, faudrait-il, au lieu de chialer, se souvenir qu’il y a des petits enfants qui ne déjeuneront peut-être pas dans la semaine de relâche parce qu’ils n’auront pas le déjeuner de l’école. Certains n’ont même pas d’habits de neige assez chauds pour aller se lancer dans la neige. D’autres sont malades, pas juste de la COVID; les autres maladies n’ont pas fait relâche.

On fait relâche?

Si, nous-mêmes, on faisait relâche un peu, question de laisser tomber un peu toute cette ambiance lourde, négative, décourageante. Juste un peu, le temps de se rendre à Pâques, faisons notre carême, hi hi… on fait plus ça, c’est vrai, mais on fait comme si, on ne se plaint pas pour les prochaines semaines. Parce que non, on ne pourra pas se réunir pour notre souper de Pâques, on ne pourra pas aller à la cabane à sucre, ben non, ben coudonc.

Moi qui suis de nature angoissée (le mot est faible) et pas vraiment jovialiste, je me fais un devoir de ne pas me plaindre. J’ai pour l’instant ma santé; mes proches vont bien, je fais du ski, j’en ai les moyens, on s’offre de petits repas du restaurant, ça nous fait plaisir et ça encourage les restaurateurs. Donc, je suis privilégiée et je ne suis pas la seule. 

Ce sont les privilégiés qui hurlent en ce moment parce qu’ils ne partent pas dans un tout-compris; bien je pense qu’ils n’ont rien compris, on appelle ça faire un sacrifice (s’il en est un). L’an prochain tout cela sera sans doute possible alors… on respire et on relâche.

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7 Responses

  1. Tu as bien dit ma belle amie. On prends son mal en patiente, on finira bien par voir le bout!!!
    On n’est ben tanné mais on veut s’en sortir, alors on écoute et on essaie d’apprécier de voir nos proches qui s’en sortent tout comme nous, sans trop de problèmes de santé même si l’ennui nous ronge.
    On imagine le jour où nous pourrons enfin serrer dans nos bras tous ceux qui nous sont si précieux. À bientôt mon amie?

  2. Tellement d’accord avec vous! Moi aussi je suis écœurée d’entendre le complaintes. Moi je m’efforce de voir les choses du bon côté et de rester positive. Je suis peut-être une « imbecile heureuse », en regardant la vie avec mes lunettes roses, mais je me considère privilégiée malgré tout!!
    Bel article!
    ??

  3. Je suis tout à fait d’accord avec vous! Si tout le monde s’y met, on va s’en sortir plus facilement! Restons positifs et solidaires ?

  4. Vous avez tellement raison ! Moi aussi, marre de tous ces gens qui critiquent, mais qui n’auraient pas de solutions concrètes s’ils étaient au gouvernement. Si tout le monde y avait mis du sien dès le début au lieu de chicaner, de se rebeller, peut-être n’en serions-nous pas là. Merci à vous !

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