Nous ne sommes pas toutes des Céline Dion ou des Taylor Swift, toutefois il est possible, dans nos domaines d’expertise, quel qu’il soit, de visiter un éventail d’opportunités. S’ouvrir à la nouveauté, faire de la place à nos aspirations en laissant de côté les appréhensions, les croyances, les limitations érigées, n’est-ce pas là une magnifique façon de faire exploser sa zone de génie?
On se façonne souvent dans un cadre rigide. Mes souvenirs me rappellent cette jeune étudiante universitaire surprise du fait que j’enseigne en psychologie avec « seulement » un baccalauréat en psycho. On lui avait, bien malgré elle, inculqué que sans le doctorat il était impensable et même peu probable de réussir ou de même de travailler dans ce domaine. J’ai tenté de lui insuffler une pensée plus réaliste et de la diriger vers ce qui la propulserait plutôt que de la restreindre.
Oser avancer, oser demander, oser faire, mais surtout oser commencer.
Quelle est la pire chose qui puisse arriver au bout du compte? Risquer ou oser nous ouvre des portes à l’intérieur desquelles peuvent se cacher des trésors souvent insoupçonnés.
Que ce soit d’amorcer une nouvelle formation, s’ambitionner d’un défi sportif important, faire son entrée à l’université à un âge avancé, devenir entrepreneure, faire un changement drastique de carrière, s’investir dans une passion longtemps délaissée ou tout autre défi qui nous est cher, le jeu en vaut la chandelle puisque l’aboutissement génère du sens et de la fierté.
On ne change pas
Du plus loin que je me souvienne, je me suis, plus qu’à mon tour, mise dans des situations de challenge. J’aime me lancer des défis, me mettre au défi, même si j’ai la chienne parfois. Avoir des objectifs à atteindre me drive, m’énergise et stimule ma pensée créatrice. Gare à celui ou celle qui me dira : « Ici, tel comité, ça n’a jamais marché! » Attaboy! D’accord! Quel beau défi qui plane à l’horizon!
J’ai commencé mon changement de carrière en étant conférencière, et ce, avant même d’enseigner. Je me souviens d’être devant la foule et de vouloir mourir, rien de moins. L’art de me mettre dans l’embarras! Bravo Johanne!
Poursuivant mes ambitions, j’ai commencé à enseigner en entreprise en soumettant un CV où il était indiqué que j’avais de l’expérience en enseignement. C’était vrai! Disons quelques semaines tout au plus et… conférencière! Tu as le droit de rire! Après vingt-cinq ans dans le domaine de la formation, j’ai fait mes classes comme on dit… sans jeu de mots!
Avec une certaine crainte, j’ai osé me mettre à l’épreuve. Mon ego en a pris un coup. Toutefois, il aurait été facile de penser que je n’avais ni l’expérience nécessaire ou encore la formation adéquate et de passer tout droit. J’aurais aussi pu avoir tellement peur de l’échec et mettre mes ambitions à la poubelle. Je sentais au plus profond de moi que je devais agir, oser, faire et c’est ce que j’ai fait.
J’ai aussi eu le bonheur de travailler dans le domaine des communications pendant une décennie… sans avoir de diplôme connexe. À la rigolade, je mentionnais à ma fille qu’elle a le diplôme et moi l’expérience et qu’ensemble nous ferions une équipe de feu!
Ricardo a déjà dit en entrevue : « Si tu es vraiment intéressé par quelque chose, fais-le! Le reste va suivre! ». Mon père a visité sa zone de génie à la retraite quand il s’est mis à réaliser des œuvres en bois d’un raffinement et d’une exactitude renversante. D’une œuvre à l’autre, environ deux cents se sont réalisées sous sa délicate précision. Il n’y a pas d’âge pour contacter cette sortie de zone de confort.
Émerger de sa zone de limite demande de l’audace, du courage, du culot et d’être même un peu effronté sur les bords. Ce que je suis peut-être un peu!
Quelques mises en garde
Peu de gens en parlent, mais il faut se méfier de sauter des étapes et de viser le haut du pavé trop rapidement. Vouloir aller trop vite peut amener à trébucher et à se blesser émotivement. Explorer à petits pas est toujours plus gagnant que de tenter de monter trois marches à la fois, sans quoi un échec trop important pourra nous paralyser dans le futur. Mes premières conférences ne m’ont pas trop traumatisée.
Explorer ma zone de génie m’a servi de manière générale, mais pas toujours, je dois l’avouer candidement.
Parfois, j’ai vécu des réussites extraordinaires que je n’aurais pas crues possibles. J’ai eu, par surcroît, le bonheur de me découvrir des talents que j’ignorais, d’expérimenter des domaines qui m’étaient inconnus. J’ai pu ainsi élargir mon champ des possibilités et de compétences.
D’autres fois, je me suis cassé la gueule royalement, mais jamais assez pour m’arrêter. Sans abandonner, la voie la plus simple est de revenir à la base, un simple retour en arrière pour rebâtir ma confiance. En apprenant à me connaître davantage, j’ai surtout compris que je dois mettre la pédale douce concernant l’ampleur des défis que je convoite.
Que d’effets positifs!
Sortir de ma zone de confort a été un voyage intérieur autant qu’extérieur. J’ai compris que le réel développement personnel se trouve souvent juste au-delà des frontières de ce que l’on connaît parce que c’est cette aventure qui donne du sens à la vie.
À chacune de mes petites victoires, à chaque moment de malaise maîtrisé, tout cela m’a permis de me construire. Je constate que ces sauts dans le vide me rendaient plus audacieuse et plus aguerrie. Il en est de même aujourd’hui puisque je suis en transition vers une nouvelle activité.
Voilà! Il en est ainsi. Ce fut le lot de ma vie de me retrouver devant la nouveauté. Je suis reconnaissante de ces opportunités qui m’ont permis de m’éloigner du connu confortable, notamment en devenant entrepreneure. Je suis convaincue que tout nous sert dans la vie et c’est ce que je réalise dans ma nouvelle activité de photographe!
Il y a 5 ans de cela, j’ai rêvé d’être où je suis maintenant!
Sortir de son cocon et réaliser de grands exploits, c’est ce que je vous souhaite.
Oserez-vous?
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