Tranche de vie: Tu y crois en l’amour, toi?

Ceci est une histoire vraie. 

Elle n’est pas seulement inspirée d’une vraie histoire, elle est réelle en tous points. 

Elle n’est ni romancée ni exagérée, même les noms n’ont pas été changés!

Le début de notre histoire

Elle s’appelle Sylvie, lui, Yves.

C’était un soir, fin septembre, particulièrement chaud pour ce début d’automne.

Il était en retard de 20 minutes et ça le rendait mal à l’aise.

Elle attendait depuis plusieurs minutes déjà, en se disant qu’il ne viendrait pas : « Ils sont tous pareils, ces connards finalement! », se dit-elle. Comment avait-elle pu être aussi naïve, elle, une femme d’expérience, qui en avait vu d’autres?

Sylvie

En fait, y croyait-elle vraiment à ce rendez-vous? Bien sûr que non! Les belles histoires, ce n’était pas pour elle. Sa vie avait mal commencé, il lui avait fallu du temps pour apprendre à ne se fier à personne pour être heureuse. Son bonheur, elle devait le construire, mais c’était difficile, car elle n’avait pas appris comment.

Son enfance difficile l’avait obligée à panser ses blessures au fur et à mesure et à obéir gentiment au lieu d’apprendre à vivre. Elle n’était donc pas vraiment surprise d’être encore une fois tombée dans le panneau. 

Il ne viendrait pas! Pourquoi viendrait-il? 

Parce qu’ils s’étaient envoyé quelques textos depuis deux semaines? Parce qu’il a cliqué sur sa photo? Non, il devait avoir changé d’idée.

Elle sortait d’une longue relation de 32 ans avec le père de son fils. « Ho, félicitations pour vos 32 ans de vie commune », disaient les amis, collègues et autres! « Wow, c’est tellement rare qu’on voit ça, 32 ans! », répétaient-ils.

Ce n’était pas wow pantoute! En apparences, peut-être, mais en réalité cela faisant au moins 5 ans que plus rien n’allait dans ce couple. Oui, ils avaient eu de bons moments dans le passé, c’est vrai, mais par périodes, entrecoupées de chicanes et de claquages de portes. Depuis les dernières années, la relation était devenue vraiment toxique.

L’entourage les voyait s’amuser, voyager et rire. Ils s’entouraient d’amis, buvaient de bons vins, dansaient. Une fois le party fini, l’ombre recommençait à planer sur leur couple. 

Et, au final, le couple avait lâché. Cette fois, sans cris ni claquage de portes. Ils s’étaient séparés dans l’harmonie la plus totale. Comme c’est étrange, non?

Avant de quitter, il fallait vendre la maison, faire les comptes et séparer les biens. Ce serait long, mais plus facile qu’elle ne se l’était imaginé, car une fois la décision de la séparation prise, un calme bienfaiteur s’était installé entre eux.

Ces 32 années ne lui avaient pas tellement donné l’occasion de se construire une estime d’elle-même. Les belles histoires d’amour, elle n’y croyait franchement plus. Toutefois, allez savoir pourquoi, elle avait eu cette folle envie de mettre sa « face dans le catalogue » comme surnommait son amie Sophie, sur les sites de rencontres virtuels.

C’était tellement gênant de s’engager dans cette voie-là. Elle assumait bien le fait qu’elle s’était inscrite. Sans y croire, assurément.

Yves

Lui voulait rencontrer une femme. Il était écœuré de souper seul à sa table, de n’avoir personne à qui parler. La vie sans compagne, c’est ennuyant. Il serait sélectif. Pas de Germaine. « On a ben beau mettre notre face dans le catalogue, on a le droit de choisir qui on veut! », pensait-il.

Or, quelques mois plus tard, l’heure et le jour d’une rencontre avaient été fixés. 

La femme était jolie. Sur le site, une photo d’elle, sur le bord de l’eau, avec son chien, et en toile de fond des voiliers. Pas pire, elle avait l’air cool avec son bandana sur la tête et ses lunettes de soleil.

Le soir de la rencontre, claqué par une grosse journée de travail, sa septième de la semaine, il était passé à de deux doigts de ne pas se présenter au rendez-vous. 

Il avait donné sa parole, il devait s’y rendre. À reculons, mais s’y rendre pareil.

Notre première rencontre

À son arrivée, il vit une femme, portant une veste en jeans par-dessus un t-shirt blanc avec un gros symbole de « peace », une jupe et des sandales rouges.

« Ho là là, si c’est elle! », se dit-il.

Elle attendait depuis longtemps, trop à son goût. Elle marchait, faisant les cent pas. S’assoyait sur un banc, regardait sa montre, son cellulaire et encore sa montre.

Enfin le « ting » de son cellulaire l’informa d’un texto reçu. « Je suis arrivé! »

« Bon il est arrivé, c’est gênant! Courage, j’y vais câline! »

Elle le reconnut tout de suite pour l’avoir vu en photo. Il s’excusa pour son retard, puis ils partirent arpenter les rues du bas de la ville de Saint-Hyacinthe. La belle rue des Cascades avec ses boutiques, restos et bistros. La magnifique rue Girouard avec ses maisons victoriennes d’une autre époque, tout en passant par les petits parcs au bord de la rivière Yamaska. Une promenade romantique au cours de laquelle ils parlèrent de tout et de rien, se racontant quelques bribes de leurs vies.

En quelques heures, ils en avaient appris assez sur eux deux pour décider de se revoir le mardi suivant.

Et c’est un baiser, à 1 h du matin, qui clôtura la soirée.

Ni elle ni lui ne se doutaient de ce qui les attendait.

Et vous, chères Radieuses, ne me dites pas que vous n’y croyez pas à ces histoires-là! 

La suite dans un prochain épisode.