Tranche de vie : Le pas de recul - Les Radieuses

Tranche de vie : Le pas de recul

Dans le grand théâtre du monde, où chaque âme est un acteur, s’élève un débat, un fracas de mots où le respect, souvent, s’éclipse derrière les rideaux de l’orgueil. Il s’agit d’un dialogue continu, une danse entre les émotions et la psychologie, où chaque pas est un mot, chaque geste une opinion. Dans cette arène, les analyses s’entremêlent aux réflexions, et les jugements fusent comme des étoiles filantes, éphémères, mais parfois brûlants.

Je me tiens là, spectateur et participant malgré moi, dans ce carrousel d’idées où le rationnel se bat en duel avec le cœur. Il y a ces moments, tu sais, ces instants suspendus où le monde semble retenir son souffle. J’y cherche un sens, une direction dans le labyrinthe de mes pensées.

Une respiration musicale douce et paisible

Le pas de recul, c’est cette pause, ce moment de silence au milieu du tumulte. Ce n’est pas une fuite, mais une invitation à la contemplation, un moment sacré pour écouter la mélodie cachée derrière les cris. Dans ce pas de recul, j’y trouve la sagesse, une fenêtre ouverte sur mon paysage intérieur, là où mes émotions et ma raison peuvent enfin s’asseoir ensemble et converser, sans se heurter.

Dans la cacophonie des opinions, prendre ce pas de recul, c’est comme fermer mes yeux pour mieux voir. C’est accepter que mes certitudes ne sont parfois que des mirages, et que l’écoute peut transformer un monologue en symphonie. Ce pas de recul, c’est aussi reconnaître que l’autre, cet étranger dans la discussion, porte en lui un univers tout aussi complexe et riche que le nôtre.

Il y a une beauté, tu sais, dans ce moment de retrait. Une beauté qui réside dans la reconnaissance de mes limites, dans l’humilité de savoir que je ne sais pas tout. C’est dans ce pas en arrière que mes vérités peuvent se dénuder, se libérer des habits de la présomption pour se revêtir de simplicité.

Éviter les tempêtes de mots

Ce pas de recul, je l’ai vu transformer des tempêtes en brises. J’ai vu des visages crispés par la conviction se détendre en sourires de compréhension. C’est un pas qui me permet de respirer, de laisser l’air frais de la perspective raviver les braises éteintes de la curiosité.

Et dans ce recul, il y a aussi un rapprochement, un pont jeté entre deux mondes. C’est dans cet espace, créé par le retrait, que le dialogue peut vraiment fleurir, où les mots peuvent se déposer doucement, sans la violence de vouloir convaincre à tout prix. Ici, dans ce sanctuaire du recul, le jugement laisse place à l’exploration, et le débat se transforme en partage.

Dans le doux silence de nos cœurs

C’est un art, ce pas de recul. Un art subtil qui demande du courage, car il est toujours plus facile de rester ancré dans ses convictions que de s’aventurer dans le territoire inconnu de l’autre. Mais c’est dans cet inconnu que réside le véritable trésor, celui de la découverte, de l’émerveillement devant la diversité de la pensée humaine.

Alors, dans ce monde bruyant où chacun tente de hausser la voix, je choisis souvent le pas de recul. Pas par faiblesse, mais par quête de profondeur. Car c’est dans le silence de ce pas que je trouve les échos les plus vrais, les résonances qui donnent sens à notre existence commune. C’est là, dans ce petit recul, que se trouve le secret d’une humanité plus unie, un lieu où, malgré nos différences, nous pouvons tous danser au même rythme, sous le grand ciel de nos aspirations partagées.

C’est dans le murmure discret de notre être intérieur que résonnent les échos de la vérité, bien loin du brouhaha des paroles vides.

Martin Gaudreault, photographe et scribouillard

Tant qu’à y être

Le pouvoir des habitudes : changer un rien pour tout changer par Charles Duhigg : Émaillé de nombreuses anecdotes, ce document montre la force de l’habitude et les bienfaits du changement pour que chacun prenne sa vie en main.

Cap-au-Renard par Louise Portal : Dans un petit village de la Haute-Gaspésie, une maison abandonnée suscite récits et légendes. On y parle d’une histoire d’amour qui a mal tourné dans ce pays où montent les rumeurs du vent pendant que rôde le renard. Jocelyn le mécanicien abusait de la bouteille et aimait beaucoup trop sa fille Mélodie qui, elle, n’a pu se résoudre au départ de Michel, l’artiste du Moulin. On chuchote aussi que Murielle, la mère, avait la fugue dans l’âme. À travers les passions violentes déchirant parfois, les familles passent ici l’enfance et sa tendresse blessée, et l’adolescence qui prolonge parfois ses dérives.

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