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Méli-mélo de réflexions

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J’ai de la difficulté à cerner un seul sujet. Je me voulais drôle, légère, optimiste. Ce ne sont pas tellement mes traits de caractère. Drôle, je peux y arriver, mais parfois c’est un peu à mon insu. Légère, pas tellement; optimiste, pas tellement. Pourtant, je sais que le printemps arrive, que le déconfinement est à notre porte.

Malgré tout ça, il me semble impossible que l’on sorte indemnes de ces deux dernières années. On a pas mal râlé depuis deux ans, on n’en peut plus, ça suffit, c’est assez. J’en suis. Premier confinement, bon c’est une première, on fait avec, puis un autre, puis un autre, un premier Noël loin des nôtres, puis un deuxième, ah là, non, là, ça va pas du tout, le 25 décembre, c’est ma journée. Je garde en tête que ce n’est pas la fin du monde, que ceux qui ont la COVID dans ma famille s’en tirent assez bien; ce n’est pas le cas pour tout le monde. Mais, c’est quand même difficile d’être résilient quand c’est toujours la peur au ventre que l’on fait son épicerie, que l’on va à la pharmacie, c’est fou quand même. Omicron nous suit comme une mouche qui ne décolle pas autour de nous.

Puis tout à coup, j’allume, comme on dit; tu sais, Christine, il y a des enfants dans le monde qui meurent de faim, il y en a même ici au Québec qui n’ont rien à manger pour le déjeuner. Ouin, j’ai honte, non, mais ça fait des mois qu’on ne va pas au resto, qu’on ne reçoit pas, qu’on ne pas voir un spectacle, puis après ? Rien à ajouter pour ma défense, disons.

Il y a pire, il y a ces pauvres camionneurs qui se sentent ostracisés; bon une autre affaire; je n’arrive pas à sympathiser avec eux, ils sont là à scander libârrrrté. Certains poussent l’audace en disant qu’ils le font pour leurs enfants, pour leur montrer que dans la vie, il faut se défendre. Là-dessus, je les approuve, mais la libârrrrté, est-ce de brimer celle des autres ? Pas certaine. Là, je pense aux femmes en Afghanistan, la libârrrrté, elles ne connaissent pas.

Je poursuis ma réflexion, là, je me questionne sur le travail.

Je suis à la retraite depuis bientôt six ans, quel mot lourd de sens. Au début, lorsque je remplissais un document, j’écrivais productrice au lieu de retraitée. Pourquoi? Je ne sais pas trop; en fait, oui, je sais un peu; ça fait vieux le mot retraité, puis c’est pas trop glamour non plus. J’ai plus de succès lorsque je dis que je suis productrice, les gens trouvent ça vraiment plus intéressant.

Il faut l’avouer, il y a quelque chose de péjoratif avec la retraite, certains la prennent en disant j’arrête, mais je vais prendre des contrats, d’autres disent la retraite, moi, non jamais, puis il y a ceux qui disent qu’ils sont plus occupés à la retraite que lorsqu’ils travaillaient. J’y crois, étonnamment, si tu veux faire autre chose que travailler professionnellement, c’est possible et ça peut être très intéressant.

Moi, je suis dans la catégorie retraitée non assumée, pas vraiment retraitée. Je travaille, je dis toujours que je prends des petits contrats, je ne sais pas pourquoi je dis petits. C’est sans doute parce que ce sont des mandats de courte durée. Puis, lorsque je travaille, je me vois tout à coup submergée par un trop-plein, alors je me plains encore, je veux bien travailler, mais je ne veux pas trop parce que je veux m’occuper de mes petits-enfants si mes filles ont besoin, je veux aller skier par un beau mardi matin, je veux aller manger avec mes amies qui, elles, assument qu’elles ne travaillent plus. C’est fou parce que je ne les trouve ni ennuyantes ni vieilles.

Autre réflexion…

Voilà que cette semaine, je lis un excellent article de Josée Blanchette, quelle plume, mais surtout quelle réflexion! Son article s’intitule Et juste comme ça, elle y dresse le portrait de la femme à l’automne de sa vie qui se voit vieillir en s’acceptant comme elle est, sans retouche, sans aiguilles, J’ai déjà vu cette bataille perdue, sans gain visible pour l’âme.

C’est bien dit, disons.

Alors, me voilà repartie vers une autre réflexion. Josée Blanchette a bien raison, mais il n’en demeure pas moins que vieillir n’est pas facile sur le plan physique, un petit voyage dans nos vieilles photos peut facilement nous inciter à nous reconfiner pour un petit bout… Je blague, mais, il y a beaucoup de pertes en vieillissant, bon je chiale encore, heureusement, je me ramène vite à l’ordre en me disant que malgré les pertes et les deuils, il y a la vie, notre vie, celle que l’on a en ce moment, il faut honorer cela par respect pour nous-mêmes au moins.

Parce qu’on est… en vie.

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