Tranche de vie : Être maman! - Les Radieuses

Tranche de vie : Être maman!

Les enfants nous apprennent tellement sur nous, sur la vie, sur notre capacité à aimer qu’on n’aurait jamais cru aussi grande et profonde. Ils nous enseignent à mieux nous connaître, à devenir meilleures, de meilleures mamans et, ultimement, de meilleures grand-mamans.

Bien au-delà de mettre au monde et d’élever un humain, expliquer ce que représente être une mère n’est pas si simple.

Allons-y ainsi…

Comme nos enfants nous façonnent à l’art du dosage et de la parcimonie, c’est les aimer assez pour construire leur estime personnelle sans pour autant devenir envahissante et nuire à leur développement. Être mère, c’est osciller dans le « trop » et le « juste », le « beaucoup » et le « assez ».

C’est vivre dans l’inconnu pendant de nombreuses années. Prévoir à l’avance la manière dont ils utiliseront leurs ressources, leurs talents et la façon dont ils se réaliseront dans leur vie est utopique. De ce fait, on tente par tous les moyens de leur offrir un éventail de connaissances qui, nous l’espérons, sera suffisamment utile pour leur permettre de vivre heureux.

C’est les regarder tenter des expériences tantôt qui leur font mal et qui nous meurtrissent le cœur, tantôt qui nous remplissent le cœur de fierté. On veut plus que tout les protéger, mais, parfois, on glisse dans la surprotection. On leur achète un scooter pour se dire ensuite : « Mais quelle folie! ». On s’inquiète! Ensuite, c’est prêter sa voiture, puis donner sa voiture. On a peur pour eux, on veut que rien n’arrive. On se ronge les sangs à les attendre le soir jusqu’à ce que notre imagination parte en vrille en exigeant un texto lorsque le retard est inévitable.

C’est essuyer des larmes, essuyer des nez, se faire extirper de son sommeil, apposer des diachylons, consoler, écouter les petites et grandes difficultés. C’est les regarder grandir en espérant que la vie ne les malmène pas trop parce que, disons-le ainsi, leurs souffrances deviennent nos souffrances et leurs peines nos peines.

C’est enseigner, former, informer, sensibiliser. C’est expliquer, réexpliquer, dire, redire encore une fois, répéter, répéter, répéter. C’est féliciter, encourager, motiver, élever leur standard. C’est s’engager à vivre avec eux leurs succès comme leurs échecs. C’est expliquer la vie, offrir cet espace de discussion, communiquer, parler et dire. C’est garnir leur sens des valeurs humaines, du respect de l’autre, des liens familiaux, du pardon. C’est leur insuffler l’importance du développement personnel, de la réflexion et de l’introspection.

C’est se fâcher, sacrer, être désespérée… vivre des conflits, s’en vouloir et… se réconcilier. C’est se commettre, exposer sa vulnérabilité. C’est vivre et accepter son imperfection. On apprend, on improvise en y allant d’essais et d’erreurs, de faux pas, de questionnements, on sait et puis on ne sait plus. On demande conseil. Parfois, on est dans le champ, on se sent débordée, fatiguée, éreintée et privée de ressources pour faire face au rôle le plus imposant de notre vie. On commet des erreurs… À d’autres moments, on se sent pleine d’énergie, en pleine possession de nos moyens, performante et tellement alignée avec notre rôle maternel.

Selon les humeurs du jour, c’est valser entre toutes sortes d’émotions allant des éclats de rire, à l’exaspération, aux crises, à la colère. C’est surtout s’autoriser l’humour, dédramatiser, alléger, ajuster notre échelle de « gravitude ». C’est danser, s’étouffer de rire, faire des courses dans la maison, danser sur le lit avec des bobettes sur la tête. C’est côtoyer la fatigue, être surmenée, exténuée. C’est troquer une séance de Zumba pour une rencontre à l’école. En d’autres temps, c’est aussi s’adonner à la douceur, à la tranquillité, aux rituels du dodo, aux jeux, aux câlins à en plus en finir.

C’est devenir super organisatrice d’événements, bien malgré nous! C’est organiser des fêtes d’enfants, décorer, faire des thématiques, imaginer un Noël du campeur dans sa cour, une course au trésor, faire du camping et des pique-niques, aller au cinéma, animer des jeux questionnaires, faire une tente dans le salon. C’est prendre soin d’un poisson, d’un hamster, adopter un chat et puis deux. C’est créer des rituels, des dates fétiches, des occasions de se remémorer.

C’est devenir experte en arts plastiques et en arts visuels. On dessine, on colore, on bricole un scrapbooking pour l’enseignante. On prend des photos, encore des photos. On regarde des photos, on s’exclame! On confectionne des costumes pour l’Halloween ou pour des pièces de théâtre. On est là, on est partout! On prend des photos! On est présente au cours de soccer, au spectacle de ballet, de hip-hop, de chant, de piano et au spectacle de théâtre de fin d’année scolaire. On devient groupie!

Et au bout du compte!

On s’imagine lorsqu’ils partiront « enfin » de la maison pour s’installer dans un chez soi bien à eux. Ambivalente, en même temps, on redoute ce moment. On souhaite en secret qu’ils laissent quelques vêtements, un maillot de bain pour la piscine et une brosse à dents nous rappelant leur présence.

Un jour, la baignoire sera vide sans canard ni jouets flottants et colorés.

Un jour, nous n’aurons plus à ramasser, à faire des tonnes de lessives, plier, trier, chiâler.

Un jour, sa chambre sera enfin rangée et aura une autre vocation.

Un jour, le frigo sera désormais plein en dedans et vide d’horaires, de pense-bête, de dessins qui jadis en garnissaient la porte.

Mais, ce jour, je vous le jure, vous aurez le cœur à la nostalgie.

Bonne fête à toutes les mamans, les futures mamans, les grand-mères et toutes ces femmes sans enfant, mais qui prennent soin d’êtres vivants.

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