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Tranche de vie : Une si sublime robe!

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Puisque c’est le triste mois de novembre, je vais tenter de vous faire sourire…

Il me faut une tenue élégante et chic pour le 50e anniversaire de mariage d’un couple d’amis. J’essaie la plus splendide de mes robes. Je me sens étranglée comme un bout de saucisson. Oups! Je me tortille! Je me débats! Ça ne monte ni ne descend! Ça craque à chacun de mes mouvements, mais rien n’y fait, je suis coincée! Ma respiration est en détresse et mon rythme cardiaque s’affole. Il me faut un pompier avec une pince de désincarcération pour m’extirper de cette mauvaise posture. En panique, j’appelle au loin! Au secours! C’est le silence radio. Est-ce qu’il va falloir que je lui envoie un courriel pour qu’il vienne sortir la sirène de sa robe à queue?

Enfin, il arrive! Il rit et rit, mais ne bronche pas.

— C’est tout un portrait! Attends! Je vais chercher l’appareil photo.

— Non! Je ne peux pas attendre! Je manque d’air, je vais mourir étouffée! Aide-moi, maintenant!

Il continue de rire. Moi, dans un mélange d’impatience et d’angoisse, je frôle la crise de nerfs. Je crains de suffoquer. Ouf! Enfin, il me libère et ma respiration reprend son rythme et les battements de mon cœur se calment.

Je sais que, comme le disait ma mère, j’avais l’air du « y’able » et que cette scène n’était ni glamour ni sexy! Mais, prise dans cette robe, j’ai compris que ces deux mots étaient à bannir définitivement de mon vocabulaire. En attendant du secours, rien ne m’est apparu pire que d’être privée d’oxygène. Je n’aurais pas aimé qu’on inscrive, comme épitaphe, morte en jouant les sirènes, prisonnière d’une robe trop moulante.

— Mourir dans cette situation, ça vaut son pesant d’or, alors il t’aurait fallu une urne en or.

— Mais, je suis bien vivante et j’ai envie de te faire payer pour avoir ri et tardé à me secourir.

C’est un incident banal, mais, à un moment, l’idée que je pouvais mourir asphyxiée m’a réellement effleuré l’esprit. Je me demande d’ailleurs en quelles circonstances et où se dérouleront mes derniers instants de vie. Dans un restaurant somptueux, étouffée, comme le personnage à la télé, par un morceau de steak trop gros? Est-ce que je mourrai d’un accident d’auto, dans une position ridicule, défigurée et ensanglantée sur l’asphalte gris entourée d’inconnus? Est-ce que je mourrai d’un infarctus, un beau matin, au milieu de mon jardin de fleurs, sous un soleil éclatant ou bien dans la plus grande discrétion, dans mon lit aux draps roses. Je choisis cette dernière option et je souhaite que ma poudre d’os soit mise dans une jolie urne dorée et s’envole au-dessus d’un jardin de fleurs.

Ma mère disait : « On ne sait pas comment on va mourir et si on ne veut pas mourir les fesses à l’air, il faut tous les soirs mettre une petite culotte propre. » Je vais faire de mon mieux pour mourir dignement avec le meilleur « set up » possible.

Devant la déchirure de la robe, je n’ai pu que conclure qu’il m’en fallait une d’une grandeur au-dessus et avec une fermeture éclair. Et, pour oublier le peu d’empathie de mon conjoint, une pause chocolat nougat et praline m’a été nécessaire.

Après une si pathétique épreuve, comment vous convaincre que je peux avoir des réflexions rigoureuses et profondes.

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